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Fatigue pilote - Évaluation critique du SGRF

Dans un secteur où la sécurité et la vigilance des équipages sont primordiales, le Système de Gestion du Risque Fatigue (SGRF) d’Air France devrait être un outil incontournable pour mieux comprendre et gérer la fatigue des pilotes.

ALTER garde un œil critique sur l’utilisation par Air France de cette approche, voici pourquoi.


Le SGRF (Système de Gestion du Risque Fatigue) est animé chez Air France par l’équipe RF de la DGSV. Ce dispositif évalue le Risque Fatigue par des analyses préventives et rétrospectives. Les recommandations transmises à la DGOA visent à diminuer la fatigue des équipages et préserver un niveau correct de vigilance.

 

Le travail d’analyse est complexe et tente d’objectiver les critères de pénibilité (au sens fatigue) des rotations et des plannings.

Un modèle biomathématique (outil SAFTE FAST) est utilisé pour modéliser à priori la fatigue et la vigilance des équipages, vérifier que des seuils maximal (pour la fatigue) et minimal (pour la vigilance) ne sont pas dépassés par la construction du programme des vols.

Ce travail s’effectue à partir des planches de vols transmises par les services de production. Cette transmission n’est pas suffisamment robuste et certaines rotations passent au travers des mailles du filet…

 

Au-delà de cette analyse préventive, les Pilot Reports « fatigue » sont la source principale de données pour une analyse « à posteriori » de la fatigue des équipages.

Les rapports fatigue sont la seule source de remontée d’information sur la fatigue réelle des équipages. 

Il est donc indispensable que les pilotes rédigent des rapports « fatigue » à chaque étape impactée par de l’hypovigilance, de la somnolence en vol, des difficultés à rester concentré, etc.

La règle utilisée pour les analyses rétrospectives du SGRF est aussi limpide que frustrante :

Pas de PR, pas de problème… de fatigue !

 



Enfin, depuis quelques mois, des études actimétriques sont menées sur des rotations spécifiques afin de contrôler les prédictions de l’outil SAFTE FAST. Sur la base du volontariat, une « montre » actimétrique est proposée aux pilotes affectés à la destination étudiée, ils doivent la porter sur l’ensemble de la rotation.

Ce dispositif enregistre anonymement les périodes d’éveil et de sommeil, et les données recueillies sont ensuite exploitées pour ajuster la calibration du modèle biomathématique.

Les études menées ont mis en évidence des faiblesses du modèle biomathématique dans son étude proactive des rotations YUL, BOG et JFK.

Les rotations BOG et YUL ont été reprogrammées en 4 ON (iso 3) et les vols retours JFK ont été croisés.

Une correction pour corriger la faiblesse du modèle a été mise en place.

 

Bien que le Système de Gestion du Risque Fatigue (SGRF) d’Air France représente un effort significatif pour prendre en compte la problématique de la fatigue des pilotes, il est crucial d’adopter une approche holistique et rigoureuse pour en maximiser l’efficacité. Les analyses préventives et rétrospectives doivent être soutenues par une transmission d’informations plus robuste et une participation active des pilotes dans la rédaction des rapports de fatigue. De plus, les études actimétriques, soulignent la nécessité d’une amélioration continue du modèle biomathématique afin d’assurer une gestion proactive et fiable des rotations. En intégrant ces éléments, Air France pourrait non seulement renforcer la sécurité de ses opérations, mais aussi promouvoir un environnement de travail plus sain pour ses équipages.

 
 
pilote, Air France, Transavia, syndicat ALTER, Orly
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