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Harcèlement moral et sexuelComprendre, Prévenir, Intervenir

La discrimination au travail, qu’elle soit basée sur le sexe, l’âge, l’origine ethnique, l’orientation sexuelle ou tout autre facteur, reste un problème omniprésent. Les conséquences peuvent être lourdes pour les employés : stress accru, climat de travail délétère, perte de confiance en soi…

Depuis fin 2021, ALTER s’est saisi de ce sujet longtemps resté tabou dans l’entreprise et dans nos cockpits en particulier. Les détracteurs de ce nécessaire constat de nos pratiques y voient une volonté de chercher des « coupables ». Ils n’ont rien compris !

 



Manque de réponses appropriées et désintérêt

 

Malgré des témoignages poignants et des cas de harcèlement avérés faisant régulièrement surface, une inaction troublante de la part de nos cadres responsables persiste. Dans de nombreux cas, nous déplorons une tendance à minimiser ou à ignorer les plaintes de discrimination et de harcèlement.

La direction, alertée à plusieurs reprises, a pris quelques mesures d’ordre général ces trois dernières années et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elles ne sont pas à la hauteur des enjeux :

·       Une enquête sur le sujet du sexisme dont les résultats édifiants n’ont été communiqués qu’aux femmes pilotes… ce dont s’étonne ALTER pour un sujet qui nous concerne toutes et tous.

·       Un e-learning sur le sexisme et le harcèlement, totalement tourné en dérision chez Transavia.

·       Une formation des chefs pilotes par l’organisme Empreinte Humaine, dont le contenu et la présentation ont été décriés par ceux qui l’ont suivie. Alertée par ALTER sur la nécessité d’une formation de qualité pour tous les chefs pilotes et instructeurs, l’entreprise persiste en faisant appel au même organisme sur un format de seulement 3 heures. Consultée par nos soins, Empreinte Humaine reconnaît que « toute formation en deçà de 7 h serait quand même courte ».

·       Le déploiement d’une fresque (elle aussi raillée) dont le contenu s’est avéré totalement inadapté et contre-productif selon les experts que nous avons consultés.

 

La direction, en préférant faire la sourde oreille, privilégie la préservation des réputations plutôt que la protection des salariés. Ce faisant, elle mène une lutte de façade contre les discriminations.

Cette inaction prolonge la souffrance des victimes et envoie un message clair que les comportements répréhensibles sont tolérés.

 

ALTER lutte contre le sexisme

 

À la suite des verbatims glaçants que nous avons recueillis de la part d’employés de l’entreprise et notamment de femmes pilotes, cela fait maintenant deux ans que nous exigeons d’Air France une réelle formation pour lutter contre les agissements sexistes. Jusqu’en ce début d’année, un seul responsable RH pilote était « formé » sur une demi-journée et était ensuite chargé de former en deux heures nos cadres, qui, à leur tour, forment les pilotes en 4 S.

Certains propos de chefs pilotes en 4S et l’absence de modération, sur des boucles officielles WhatsApp (320 NEO chez Transavia) ou Telegram (Div 330/350), nous ont fait douter de l’intégrité et de la qualité du contenu de cette formation.

Suite à nos alertes, la nouvelle direction RH semble vouloir agir. La formation des cadres a été repensée.

 

Les membres d’ALTER, formés sur une journée entière par un organisme spécialisé, peuvent en attester : cette formation éclaire notre vision sur le sexisme, alerte sur l’impact de ce que nous pensions n’être que de l’humour, définit le cadre légal de séparation entre agissements dans la sphère privée et agissements dans le cadre du travail (au restaurant en escale par exemple), explique les voies de signalement, d’enquête et de traitement managérial (sur ce sujet, nos directeurs sont incompétents et ont, à chacune de leurs interventions, été pitoyables à tout point de vue, que ce soit vis-à-vis de la victime ou de l’auteur·ice des actes dénoncés).

Nous avons la conviction que cette formation, initiale puis récurrente, en présentiel, sera de nature à réduire le nombre de victimes par la réduction des comportements, qui, nous le rappelons, sont souvent involontaires et nés de l’ignorance.

Se former, c’est se protéger !

 

Ce qui se fait ailleurs

 

ALTER échange depuis quelques années avec des collègues d’autres compagnies, via le syndicat européen ETF. Nous avions ainsi pu voir que les employés de KLM se sont depuis de longues années emparés du sujet avec notamment la mise en place de groupes de parole ouverts. Les discriminations en tout genre ont largement diminué au travail.

 

Le 24 avril dernier ALTER était présent à Washington, pour participer au groupe de travail de l’IFALPA (Female Pilot Working Group)

Quatre groupes de travail ont planché sur les futures publications du FPWG sur des sujets aussi divers que

•       Addressing Gender-specific Health

•       Position Paper on Mentorship

•       Pilot Recruitment, Retention, and Advancement

•       Training

 

Notre représentante a participé au groupe de travail sur la formation à l’inclusion et la diversité. Le FPWG a acté la nécessité de cette formation et va plus loin, en émettant la recommandation d’intégrer ce module lors des formations pilotes initiales et annuelles (4S chez nous), en présentiel.

 



 

Le sujet de l’inclusivité et de lutte contre le sexisme traverse notre société tout entière. Il serait contre-productif de faire l’autruche et laisser notre compagnie prendre du retard sur des avancées actées par la société depuis des années.

Banaliser les propos sexistes, sous prétexte du « droit à l’humour », favorise les comportements, plus graves, de harcèlement sexuel.

Une réelle formation sur le sujet pour toutes et tous les pilotes, nous permettrait de mettre fin à l’entretien du « on ne peut plus rien dire », afin d’ouvrir les yeux sur ce qu’on n’aurait peut-être jamais dû dire… avant.

 

 

Lutter contre les agissements qui portent atteinte à la dignité des pilotes (ou d’autres salariés) n’est pas une chasse aux sorcières, c’est un devoir. Ne rien faire au prétexte que c’est un sujet délicat n’est pas responsable syndicalement.

Notre seule et unique volonté ? Qu’il n’y ait plus de victimes !

 
 
pilote, Air France, Transavia, syndicat ALTER, Orly
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