NAO 2025 - Une augmentation au rabais
- contact255758
- 2 mars
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Les NAO 2025 viennent de se conclure par un accord signé majoritairement parmi les syndicats représentatifs de l’entreprise. ALTER ne l’a pas signé et ne peut se satisfaire de ces simulacres de négociation. Nous rappelons que 2024 et 2025 sont les deux meilleures années financières de la (longue) histoire d’Air France…
Consigne de l’exercice : Dans les deux textes ci-dessous, repère en rouge les éléments appartenant au champ lexical du négativisme et en vert ceux appartenant au champ lexical du positivisme.
Texte 1
Ces négociations s’inscrivent après une année 2024 durant laquelle les résultats économiques de la Compagnie termineront en dessous des objectifs budgétaires. Ils restent également insuffisants pour répondre aux enjeux d’investissement et aux exigences de remboursement de la dette auxquels nous sommes confrontés. Le niveau d’endettement post COVID de la Compagnie reste préoccupant tandis que la trésorerie a significativement baissé cette année, atteignant un seuil de vigilance.
L’année 2025 s’annonce déterminante, avec une nécessité forte d’atteindre le niveau de rentabilité nécessaire pour poursuivre nos investissements et rembourser notre dette, dans un contexte national et un environnement géopolitique incertains.
Texte 2
La mise en œuvre de nos priorités stratégiques porte ses fruits. Nous maintenons notre objectif de rentabilité à moyen terme.Transavia est bien orientée et l’Activité cargo rebondit. Nous continuons de créer de la valeur tout en opérant la transition vers une aviation plus durable. Poursuite d’une dynamique favorable de la recette unitaire (Évolution défavorable du coût unitaire chez KLM)Levier d’endettement en ligne avec les ambitions. Niveau de réservation prometteur alors que la capacité augmente.
Le texte 1 est une recopie exacte du préambule de la première mouture du texte d’accord NAO 2025 qui a été présenté aux syndicats début janvier.
Le texte 2 reprend les titres des différentes pages du dossier de presse des derniers résultats financiers présentés en fin d’année 2024. Les coûts unitaires se sont même améliorés chez Air France (c’est KLM qui plombe le coût unitaire global !).

Mais on ne serait pas très honnêtes si on oubliait de préciser que le préambule de l’accord NAO contenait quand même un élément positif : l’inflation baisse !
Dans le même temps, l’année 2024 marquera une réelle rupture par rapport aux années précédentes en matière de progression des prix à la consommation. En France, le taux d’inflation (1,2 % en glissement annuel, France hors tabac, déc. 2024) sera finalement deux fois inférieur aux prévisions initiales. Cette tendance devrait se poursuivre en 2025.
Vous l’aurez compris, rien de nouveau sous le soleil de février. Comme chaque année la direction nous ressert son catastrophisme habituel dès qu’il s’agit de partager avec ses salariés une part bien méritée des bénéfices engrangés. C’est en revanche un tout autre discours quand il s’agit de s’adresser aux actionnaires, investisseurs ou aux pouvoirs publics.
ALTER comme la grande majorité des syndicats n’a pas oublié de rappeler lors de la première réunion NAO qu’Air France vient de réaliser en 2024 le meilleur résultat de son histoire avec une marge opérationnelle qui s’annonce autour des 5 %. Le texte du préambule était tellement grossier que la direction a accepté d’amender sa rédaction pour l’accord définitif en y ajoutant des éléments positifs.
Bon ça c’est pour la forme. Car sur le fond, rien ne change. D’une année sur l’autre c’est toujours la même comédie, les mêmes atermoiements catastrophistes pour les mêmes résultats.
- Comme l’an passé, la direction a choisi l’inflation glissante sur 12 mois au 31 décembre. Ainsi, si l’électricité augmente de 10 % en janvier, et rebaisse brutalement de 10 % en décembre, l’inflation glissante de la direction délivre un chiffre proche de zéro. Le salarié aura pourtant payé, 11 mois de l’année, son électricité 10 % plus cher que l’année précédente.
ALTER a contesté ce choix et demandé de considérer l’inflation moyenne sur les 12 derniers mois… en vain.
- Comme chaque année les augmentations générales proposées par la compagnie pour arriver à l’inflation constatée incluent le GVT (glissement vieillesse technicité). Ainsi, le pouvoir d’achat d’un OPL à l’embauche n’augmenterait jamais tout au long de sa carrière d’OPL. La ficelle est grosse, mais elle participe à l’arnaque proposée par la direction année après année pour faire passer sa proposition minimaliste et faire croire qu’elle comble l’inflation !
ALTER répète que les augmentations générales, si elles doivent permettre de maintenir le pouvoir d’achat, ne peuvent donc être inférieures à l’inflation annuelle constatée.
- La direction présente ses calculs : avec une inflation glissante au mois de décembre (source IPC) de 1,7 % et les augmentations liées à l’avancement ainsi qu’à l’ancienneté, les salariés ont gagné en pouvoir d’achat en 2024. Sa proposition de 1 % au premier avril 2024 serait donc très généreuse !
La réalité, c’est que 1 % d’augmentation au premier avril 2024, cela ne fait même pas 0,7 % d’augmentation sur l’année, tandis que l’inflation moyenne (source IPCH) de 2024 s’établit à 2,3 %.
Toutes les organisations syndicales (mêmes signataires in fine !) s’exprimant lors de ces réunions ont répété à l’envi que la proposition de la direction est très éloignée des attentes des salariés….
Augmentations 2025 : inflation + 1/3 de la marge opérationnelle
C’est donc selon ce principe qu’ALTER réitère sa proposition : Un accord sur 4 ans (limite légale de durée d’un accord NAO), qui fixe les augmentations annuelles jusque 2029. Ceci éviterait les scènes surjouées des NAO et les longues réunions inutiles, et de chaque côté de la table on saurait à quoi s’en tenir niveau finance…
Chaque année au mois de mars, ces augmentations sont calculées en additionnant l’inflation (IPCH source INSEE) moyenne des 12 derniers mois et un % supplémentaire égal à 1/3 de la valeur de la marge opérationnelle d’exploitation. Ces augmentations sont rétroactives au premier janvier de l’année considérée. L’augmentation liée à l’inflation se fait sur les grilles (elle est donc pérenne), celle liée à la marge opérationnelle peut être ventilée ou déclinée autrement en une augmentation ponctuelle sur l’année considérée (pas forcément pérenne) : restitution de jours de congé, prime exceptionnelle….
Pour 2025, notre demande d’augmentations générales pérennes est donc de l’ordre de l’inflation 2,3 % auxquelles s’ajoutent 1,7 % d’augmentations non pérennes soit au total environ 4 %.
On voit bien que nous sommes très loin du compte du 1 % proposé par l’entreprise…
Nous renouvelons à nouveau notre proposition. Un cadre défini et connu pour un partage honnête de la valeur créée par les salariés d’Air France.